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17 Nov

Un coureur français peut-il viser un grand tour en 2014 ?

Publié par Guillaume Drech  - Catégories :  #CYCLISME

A peine les bilans de 2013 et les transferts bouclés pour l'année prochaine, l'heure est au pronostic et aux extrapolations pour la saison 2014, entre rêves et espoirs pour nos Français avec cette nouvelle génération apportant un véritable vent de fraîcheur. Alors que ces jeunes nous font à nouveau nourrir de l'ambition, un coureur français sera-t-il capable de viser la victoire dans un des grands tours (Giro, Tour, Vuelta) la saison prochaine ? La réponse est clairement non même si cela pourrait venir dans les saisons suivantes.

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Thibaut Pinot et ... personne !

Si la nouvelle génération est talentueuse, le plus dur est de confirmer au plus haut niveau. Car si l'on a vu un Kenny Elissonde (FDJ) s'imposer au sommet de l'Angliru sur la Vuelta ou encore un Romain Bardet (AG2R) en bluffer plus d'un sur la dernière Grande Boucle, Thibaut Pinot (FDJ) est aujourd'hui le seul coureur capable d'accrocher rien qu'un top 5 sur une course de trois semaines ... mais au gré des circonstances. Car avant de penser à accrocher un grand tour à son palmarès, il faut d'abord acquérir une constance sur les podiums et pour commencer dans les top 5. En cette saison 2013, seul Thibaut Pinot a été capable d'accrocher un top 10 avec une septième place sur la Vuelta. Et derrière ? Le néant !
A commencer par le Tour d'Italie en mai où le premier tricolore du général était Francis Mourey (FDJ) qui a réussi à accrocher une " belle " vingtième place. Mais comment se satisfaire d'un tel résultat alors que les AG2R de Vincent Lavenu mettaient Carlos Betancur et Domenico Pozzovivo dans le top 10 ? Continuons par le Tour de France où JC Péraud (AG2R) et Pinot étaient nos meilleures chances de top 10. Résultat: aucun des deux à l'arrivée sur les Champs-Élysées et un prometteur Romain Bardet quinzième de l'épreuve tout de même devant des coureurs tels que Michael Rogers et Richie Porte. C'est du côté de la Vuelta 2013 où les seules satisfactions sont à tirer puisque notre " Pinot, simple cycliste " est longtemps resté au contact des cadors avant de craquer sur la longueur des trois semaines.
Autant dire que si la nouvelle génération semble talentueuse, aujourd'hui, seuls Pinot et Péraud sont capables d'aller accrocher un top 10 sur un grand tour, bien loin de l'idée d'aller chercher un quelconque graal.

Une densité trop importante

Si l'objectif des Français est aujourd'hui de s'installer - seulement - dans le top 10 des grandes courses du calendrier, cela est dû en grande partie à la densité dans les hautes sphères des classements, la lucidité et l'objectivité s'imposant. Concernant d'abord par la Grande Boucle 2014, où seule l'idée d'un podium est inenvisageable puisque Froome, Contador, Nibali ou encore Valverde ont bel et bien coché le mois de juillet prochain dans leurs programmes. Du côté du Giro, ' Purito ' Rodriguez, Evans, Quintana ou encore Porte sont annoncés. Quant à la Vuelta, les favoris se décideront peu avant l'épreuve, suivant les envies et les résultats de chacun qui auront - ou non - envie de doubler avec un autre grand tour. Force est donc de constater que quoiqu'il arrive, avant même de penser à une victoire, un podium n'est pas à la portée d'un Français sur trois semaines.
Cette constance au plus haut niveau se démontre aussi dans les grandes courses à une semaine qui jalonnent le calendrier UCI, à l'image de Paris-Nice ou encore du Dauphiné Libéré qui préparent à la Grande Boucle. D'ailleurs, le dernier à en avoir remporté un est Christophe Moreau lors du Dauphiné 2007. Mais si Péraud est le seul à avoir cette régularité sur les grandes épreuves d'une semaine, ses trente-six printemps bien entamés ont tendance à lui faire défaut sur trois semaines malgré une équipe AG2R costaud dans les courses par étapes. Une régularité qu'est d'ailleurs en train d'acquérir Pinot, de plus en plus au contact des meilleurs lorsque la course se durcit considérablement.
Chaque grand coureur est aussi entouré d'une équipe solide, ou en tout cas d'un lieutenant pouvant l'emmener loin. Bradley Wiggins a eu Christopher Froome, qui a eu Porte cette année, Nibali a eu Kangert sur le Giro, Contador a pu compter sur Kreuziger sur le Tour, Quintana sur Valverde même si les positions étaient inversées au départ.
Avec seulement Alexandre Geniez et Arnold Jeannesson pour l'amener relativement loin dans la montagne, Thibaut Pinot est aujourd'hui trop isolé en haute montagne à la FDJ.fr alors que du côté des AG2R, la situation est plus intéressante avec Betancur, Pozzovivo, Bardet ou encore Bouet, les deux premiers étant capable d'aller très loin en haute montagne.

Des motifs d'espoir
Si il est presque impossible de voir un Français accrocher un Giro, un Tour ou une Vuelta à son palmarès en 2014, il se pourrait bien que cela se passe au cours des saisons suivantes. Et pour cause, puisque si Thomas Voeckler a raté le coche en 2011 par manque de lucidité dans les moments cruciaux, les jeunes Français ont montré en cette saison 2013 une certaine maturité, à l'image de Romain Bardet sur le Tour de France, et de l'audace, avec notamment les victoires d'étape de Alexandre Geniez et Warren Barguil sur le Tour d'Espagne. Et il faut bien insister sur le terme de " jeunes " puisque le renouvellement actuel de génération dans le cyclisme français laisse poindre à l'horizon de beaux jours dans les courses par étapes. Avec Pinot (23 ans), Bardet (23 ans), Barguil (22 ans) ou encore le vainqueur de l'Angliru Kenny Elissonde (22 ans), la France du cyclisme pourrait à nouveau vibrer dans quelques années voire quelques mois. Mais plutôt que de partir dans les grosses formations étrangères pour toucher une belle somme d'argent, il serait certainement judicieux de rester dans les formations françaises, à l'image de la FDJ.fr qui peut actuellement se targuer d'aligner une petite dream-team Pinot-Vichot-Démare-Bouhanni avec des coureurs de qualité pour les entourer.

Il sera donc - très - difficile pour 2014 de voir un Français remporter un grand tour mais les espoirs sont permis pour les années suivantes. Il faudra tout même penser à former des grimpeurs capables de rouler, ou bien des rouleurs motivés pour grimper et se faire mal en haute montagne. Une sorte de Jean-Christophe Péraud actuel avec dix années de moins ...

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